La théorie polyvagale

l’éclairage des neurosciences

Elaborée dans les années 1990 par le Dr Stephen W. Porges, neuroscientifique américain, la théorie polyvagale apporte un regard neuf et plus complet sur le fonctionnement de notre système nerveux autonome. Elle montre combien la perception de sécurité est au cœur de notre équilibre intérieur et de la qualité de nos relations.

Cette approche aide à se reconnecter à son corps en confiance, à apaiser les réactions de survie, à retrouver un sentiment de sécurité, et à cultiver une relation plus douce et consciente avec soi-même et avec les autres.

Je vous propose une écoute sensible et bienveillante, un espace où votre système nerveux pourra, à son rythme, se relâcher, se réguler, et s’ouvrir à nouveau à la vie.

« Se sentir vu, entendu, compris, voilà ce que le système nerveux reconnaît comme sécurité. »
Stephen Porges

Se sentir en sécurité, un besoin fondamental

Dès notre premier souffle, nous portons en nous un besoin vital : nous sentir en sécurité. Ce besoin de sécurité n’est pas seulement psychologique, il est inscrit dans notre physiologie.

Notre système nerveux autonome agit comme un gardien intérieur. Son seul et unique objectif est de nous protéger, de nous maintenir en vie. Pour cela, il scanne en permanence ce qui se passe dans notre corps, dans notre environnement et dans nos relations, afin d’évaluer si nous sommes en sécurité… ou en danger.

Le Dr Porges a introduit le terme de neuroception pour désigner cette capacité instinctive à percevoir les signaux de sécurité, de danger ou de menace vitale, sans passer par la pensée consciente.

« La sécurité n'est pas un concept, c'est une expérience dans le corps. »
Deb Dana

Lorsque notre système nerveux perçoit un environnement sûr, il autorise la détente, la connexion, la présence à soi et à l’autre. Mais s’il perçoit une menace, il active des réactions de protection pour assurer notre survie.

La théorie polyvagale identifie trois grandes voies de réponse :

  1. La voie vagale ventrale (connexion, sécurité) :
    – C’est la voie de l’apaisement, du lien, de l’ouverture
    – Elle permet la régulation émotionnelle, l’empathie, la présence de soi et à l’autre.
  2. La voie sympathique (mobilisation) :
    – Le corps s’active : il se prépare à fuir ou à combattre
    – Peut se manifester par de l’agitation, de l’anxiété, une forte tension.
  3. La voie vagale dorsale (figement, immobilisation) :
    – Si la mobilisation est impossible ou insuffisante, le système « débranche ».
    – On peut se sentir vide, coupé, dissocié, fatigué, comme anesthésié.
« Face au monde, notre système nerveux choisit l'une des trois voies : s'ouvrir à la sécurité, mobiliser l'énergie pour fuir ou combattre, ou bien se retirer dans l'immobilité protectrice. »
Stephen Porges

Nous passons tous, chaque jour et de nombreuses fois, par ces trois états. Ces réponses sont normales, adaptatives et instinctives. Mais parfois, nous restons enfermés dans un état de survie qui ne correspond pas à la situation présente.

Le travail thérapeutique consiste donc à :

  • Reconnaître nos états avec bienveillance
  • Comprendre les messages de notre corps
  • Renforcer notre capacité à revenir régulièrement à un état de sécurité

Petit à petit, cela permet de reprendre le contrôle, de moins subir nos états, et de passer de la survie à la vie.

Dans ma pratique, au croisement de la Gestalt thérapie et de la sophrologie, j’intègre la théorie polyvagale comme un outil de régulation, de réparation et de reconnexion à soi.

« La sécurité n’est pas l’absence de menace, mais la capacité à revenir à soi quand la vie nous bouscule. »
Deb Dana

La théorie polyvagale est un soutien précieux pour accompagner les personnes qui :

  • se sentent anxieuses, en hyper-vigilance ou en contrôle permanent
  • vivent des épisodes de figement, d’isolement ou de dissociation
  • ont du mal à se sentir en sécurité dans leur corps ou avec les autres
  • ont vécu des traumas (relationnels, émotionnels, chocs ponctuels)
  • présentent une hypersensibilité
  • ont du mal à identifier ou réguler leurs états internes
  • souhaitent se reconnecter à leurs ressentis, à leurs besoins, et aux autres
« Lorsque nous comprenons notre système nerveux, nous cessons de nous juger pour nos réactions et commençons à nous accueillir avec compassion. »
Deb Dana

La théorie polyvagale n’est pas une méthode figée, mais un cadre de compréhension à partir duquel on choisit les outils adaptés à chaque personne. Voici ceux que je mobilise dans ma pratique :

  1. Le travail corporel doux
    Respirations conscientes, mouvements d’ancrage, contraction/détente musculaire, relaxation. Ces pratiques permettent de se reconnecter à son corps, d’activer le nerf vague ventral et de retrouver un état d’apaisement.

  2. La conscience des états internes
    – Identifier ses états
    – Poser des mots sur les sensations
    – Reconnaître les changements d’états
    Il s’agit de prendre conscience de ce qui se passe en soi, sans se juger, d’apprendre à dialoguer avec son système nerveux, à l’écouter plutôt que de le contraindre.

  3. La co-régulation relationnelle
    Le lien thérapeutique devient en lui-même un outil de sécurisation et d’apaisement.
« La régulation commence en nous, mais elle se nourrit dans la relation. C’est dans ce va-et-vient entre notre monde intérieur et le monde extérieur que naît la sécurité. »
Deb Dana
coucher de soleil