L’estime de soi

Si nous avons une bonne image de nous-mêmes, nous pouvons plus facilement enrichir notre vie et nous épanouir. Lorsque nous sommes bien dans notre peau, les relations que nous entretenons avec les autres sont également plus satisfaisantes et nous sommes davantage capables de faire face aux aléas et exigences de la vie. En d’autres mots, nous sommes plus heureux.

C’est quoi l’estime de soi ? 

L’estime de soi est une attitude intérieure qui consiste à croire que nous avons de la valeur, que nous sommes uniques et importants. C’est une sorte de filtre à travers lequel on regarde la réalité, un regard positif et bienveillant que nous portons sur nous-mêmes.

Avoir une bonne estime de soi, c’est se connaître, s’accepter et s’aimer tels que nous sommes, avec nos qualités et nos défauts, nos forces et nos limites, nos atouts et nos difficultés, nos fragilités, nos besoins…

L’estime de soi est donc basée sur l’opinion que nous avons de nous-mêmes, sur le regard que nous portons sur nous-mêmes, et non sur la réalité objective. Le talent, la beauté, l’intelligence ou la célébrité n’induisent donc pas forcément une bonne estime de soi.

Comment se construit-elle ?

On ne naît pas avec une bonne ou une mauvaise estime de soi. Le sentiment de sa valeur personnelle et de son importance s’enracine dans les premières expériences de la vie, et notamment dans l’amour des parents et de l’entourage. C’est en effet par le regard des parents, et par leur comportement, que se construit le premier filtre d’estime de soi. Parce ce que la famille est le premier cercle dans lequel se construit la personnalité et que le jeune enfant intériorise l’appréciation de ses proches. Un enfant qui est régulièrement soutenu, encouragé et félicité par ses parents aura une bien meilleure estime de soi qu’un enfant brimé et sans cesse critiqué. Viendront ensuite le regard de ses frères et sœurs s’il en a, entre rivalité et solidarité, amour et rejet aussi parfois.

La période de l’adolescence a également une grande importance, notamment au moment des premières relations amoureuses. L’adolescent cherche à se détacher de l’empreinte parentale, de façon parfois agressive, et le regard de ses pairs devient alors très important pour lui.

L’estime de soi se développe donc peu à peu chez l’enfant, puis l’adolescent, en même temps que se construit sa personnalité. Mais si elle dépend au départ du regard que portent sur lui ses parents et sa famille, en grandissant elle dépend aussi du regard que portent sur lui les personnes qu’il rencontre dans ses diverses expériences.

Et au-delà de l’adolescence, l’estime de soi n’est pas quelque chose de figé, car tous les évènements marquants de notre vie adulte, nos rencontres, l’environnement dans lequel nous évoluons, et la société, continuent de l’influencer tout au long de notre vie.

Quelles manifestations ?

Une personne qui a une bonne estime d’elle-même est capable de s’affirmer, de dire ce qu’elle pense, de faire ce qu’elle veut, de persévérer face à la difficulté, de renoncer sans honte ni culpabilité, de savoir qu’elle peut survivre en cas d’échec, d’apprendre de ses erreurs et de rebondir, de dire « non » à ce qui ne lui convient pas… elle se sent digne d’être aimée et respectée et elle sait aimer les autres sans les surveiller ou les étouffer, elle fait de son mieux pour réussir mais sans se mettre la pression, et se donne le droit de rater et de décevoir, sans se rabaisser pour autant…

Par contre, une personne qui a peu d’estime d’elle-même a des difficultés à s’affirmer, à prendre des risques, à se lancer dans des projets, à croire qu’elle peut réussir, à supporter l’échec, à accepter l’amour de l’autre… Elle se fait des reproches en permanence, a tendance à ne voir que le côté négatif en ce qui la concerne. Elle se sent incapable d’accomplir telle ou telle tâche, se compare sans cesse et se sent inférieure aux autres. Dans son dialogue intérieur elle se dévalorise constamment, parfois sans même s’en rendre compte.

De nombreuses personnes souffrent d’un manque d’estime de soi, qui constitue un véritable obstacle à leur épanouissement.

Devenez votre meilleur(e) ami(e) :

La première étape consiste à prendre conscience de ce que nous faisons, de notre processus intérieur. Il s’agit en fait d’apprendre à être attentifs à notre dialogue intérieur, et vigilants à l’attitude que nous avons vis-à-vis de nous-mêmes. Puis de repérer les croyances sous-jacentes qui génèrent cette mésestime de soi, afin de s’en détacher progressivement, pour les désactiver … et modifier le filtre. C’est ainsi qu’il est possible d’apprendre à remplacer ce dialogue négatif et dévalorisant par un dialogue positif et bienveillant.

Car la bonne nouvelle c’est qu’il n’y a pas de fatalité, et qu’il est tout à fait possible de reprendre le contrôle, petit-à-petit, pour restaurer ou développer cette estime de soi tellement importante dans notre vie à tous. Elle est comme notre colonne vertébrale, une sécurité affective sans laquelle nous ne serions pas capables d’avancer et de tenir debout face aux difficultés de la vie.

Mais cela passe avant tout par une décision, celle de faire un véritable travail sur soi, et de prendre la responsabilité de cette attitude intérieure, afin de pouvoir la modifier. C’est ainsi que nous pouvons cultiver la bienveillance à notre égard et finalement devenir notre meilleur(e) ami(e).

Dans cette démarche, un travail en psychothérapie peut être très utile et aidant pour les personnes qui souffrent d’un manque d’estime de soi.